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Etude : La carence maternelle en oméga-3 altère durablement le cerveau de la descendance

On sait aujourd'hui que les oméga-3 sont indispensables à la structuration et à la maturation fonctionnelle du cerveau des bébés à naître. L'occidentalisation de nos modes de vie nous a éloignés d'un régime alimentaire de type méditerranéen, particulièrement riche en acides gras omega-3. La population générale Française présente donc majoritairement des carences importantes dans ce précieux acide gras.


Les troubles neurodéveloppementaux, en constante augmentation

Les troubles neurodéveloppementaux constituent une grande famille, dans laquelle on retrouve, en autres, les TDAH (troubles de l'attention avec ou sans hyperactivité), les TSA (Troubles du spectre autistique), les troubles de l'apprentissage (de type DYS) ou de la communication... Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), les troubles neurodéveloppementaux touchent 5 % de la population, soit environ 35 000 naissances par an. Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) représentent, à eux seuls, entre 0,9 % et 1,2 % des naissances, soit environ 7 500 bébés chaque année. 5% des enfants et adolescents présentent un TDAH. 5 à 17% des enfants en âge d’être scolarisés sont concernés par la dyslexie.


Impact de la carence maternelle en oméga 3 sur le cerveau de l'enfant

De nombreuses études ont mis en avant l'association de cause à effet entre un faible apport maternel en Omega-3 et la survenue de troubles neurodéveloppementaux chez l'Homme. En effet, c'est entre le deuxième trimestre de grossesse et la fin de l'allaitement (recommandée entre 2 et 3 ans par l'OMS), que l'incrémentation des oméga-3 dans le cerveau est la plus importante.


Les lipides sont l'un des principaux constituants du système nerveux central (SNC). Parmi eux, l'acide arachidonique (Omega-6) et l'acide docosahexaénoïque (Omega-3) sont les principales formes d'acides gras de la matière grise. Le DHA est essentiel à la maturation fonctionnelle des structures cérébrales. La faible consommation en omega-3 à l'échelle mondiale suscite des inquiétudes quant à ses effets néfastes sur le neurodéveloppement des nourrissons humains et l'incidence des maladies neurodéveloppementales, telles que les troubles du spectre autistique (TSA) et la schizophrénie(1).


Si la nécessité de l'apport maternel en oméga-3 est désormais validée, il n'en reste pas moins que les mécanismes qui rentrent en jeu dans la carence en omega-3 et qui affectent le développement du système nerveux central, restent mal compris.

Une étude de 2020 (2) apporte un éclairage intéressant sur ce sujet et met en avant le rôle important de la microglie. Elle a étudié l'impact d'un apport en omega-3 sur les cellules microgliales et le fonctionnement synaptique dans le développement du cerveau de souris.


Dans des conditions physiologiques normales, les cellules microgliales fonctionnent comme des « gardiennes » en nettoyant le cerveau de ses déchets cellulaires et des cellules mortes grâce à la phagocytose. La phagocytose est un mécanisme qui permet à l'organisme de se débarrasser d'éléments nocifs, tels que des agents pathogènes, par internalisation des éléments gênants dans des cellules "nettoyeuses".

Dans des conditions inflammatoires, ces cellules microgliales passent en mode « activées », et déclenchent des mécanismes inflammatoires pour éliminer la source de l'inflammation et régénérer le tissu nerveux.


Les synapses, sont des cellules nerveuses essentielles, qui ont pour rôle la transmission des messages nerveux, principalement par la sécrétion de neurotransmetteurs. Dans le cas d'une carence maternelle en oméga-3, les résultats de cette étude montrent que cette déficience augmente fortement la dégradation des synapses par la microglie dans la région cérébrale de l'hippocampe. L'hippocampe, qui est le siège de la mémoire et de l'apprentissage, se retrouve altéré. Cette carence en oméga-3 entrave donc à la fois la morphologie des neurones, mais affecte aussi les performances cognitives de la descendance.


Bien que cette étude ait été menée chez les souris, ces résultats fournissent un aperçu des défauts de développement neurologique causés par une carence alimentaire en oméga-3 chez la mère. Devant l'épidémie véritable de troubles neurodéveloppementaux à laquelle nous assistons, il est plus que jamais, 0d'un intérêt de santé publique de veiller à un bon apport alimentaire en oméga-3 des futures mères, et ce dès le projet de conception. adole0


(1) - McNamara, R. K., Vannest, J. J. & Valentine, C. J. Role of perinatal long-chain omega-3 fatty acids in cortical circuit maturation: Mechanisms and implications for psychopathology. World J. Psychiatry5, 15–34 (2015).

(2) - Madore, C., Leyrolle, Q., Morel, L. et al. Essential omega-3 fatty acids tune microglial phagocytosis of synaptic elements in the mouse developing brain. Nat Commun11, 6133 (2020). https://doi.org/10.1038/s41467-020-19861-z





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